Syracuse

Hiver 1996, Cécile est dans un train qui doit l’emmener dans le Vermont. Des dizaines d’heures de voyage en perspective au cœur des Etats-Unis, elle s’apprête à faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. Sacha, sa délicatesse, sa manière d’être au monde, ses costumes inspirés de l’époque de la prohibition semblent sortis tout droit d’un temps révolu. C’est en tout cas ce que ressent Cécile cette première fois où elle le rencontre lorsqu’il prend place dans le train à Chicago. Sacha retourne vivre chez sa mère à Greenwich Village (il n’est pas américain mais New-Yorkais comme il le précise), elle, l’expatriée, a choisi de passer les fêtes de Noël dans le Vermont chez la mère de son boy friend étudiant en Suisse.

Eté 2015, Cécile doit se rendre à San Francisco. Elle fera un crochet par New-York pour assister à un concert et voir l’homme, l’artiste, qui fait battre son cœur. C’est dans cet avion qu’elle apprend la triste nouvelle : Sacha est mort. Alors passé et présent s’entremêlent, se répondent. Ce voyage lui rappelle celui qu’elle a fait près de 20 ans en arrière. A ce moment-là, Sacha, bien vivant, était là pour l’accueillir. Sacha qui lui avait ouvert son cœur et son chez lui après qu’elle ait été acceptée à NYU. Désormais Sacha n’est plus. Et même si elle a perdu contact avec celui qui était devenu une figure mondiale du cocktail, il est temps pour elle de le raconter, de se souvenir et de regretter aussi…

Cécile Balavoine dresse le portrait d’un amour défunt. Ode à la vie, à l’amour, à New-York aussi, l’autrice mêle habilement passé et présent. Magie de la langue, douceur de la nostalgie, regrets de e qui n’est pas advenu, c’est une plongée dans une époque révolue et vibrante que l’on vit avec les protagonistes de cette histoire.  La force de ce récit très personnel est de nous donner à voir le fil invisible et éternel qui relie Cécile à Sacha. Sacha à Cécile. C’est lumineux, émouvant, triste et pourtant résolument porteur de vie. Une fois la dernière page lue, vous aurez envie, à n’en pas douter, d’aller chez « Milk and honey » (ambiance « speakeasy » garantie !), de commander un cocktail sur mesure et de regarder Sacha vous le composer...