Amélie Cordonnier
Photo : Pascal Ito
Amélie Cordonnier est journaliste. Editée depuis ses débuts par Flammarion, elle s’intéresse particulièrement à ce qui se passe dans l’intimité de chaque être, par essence ce que l’on ne voit pas.
• En garde, Flammarion, 2023
• Pas ce soir, Flammarion, 2022
• Un loup quelque part, Flammarion, 2020
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Chronique : "En garde"
Un roman paru chez Flammarion en 2023
Tout commence en juin 2020 par une simple lettre que la narratrice pense être un canular. Mais lorsqu’arrive une convocation au Centre d’action sociale de la Ville de Paris dans le cadre du dispositif de protection de l’enfance, sa vie bascule : un appel anonyme passé au 119 les accuse, elle et son mari, de maltraitance sur leurs deux enfants de sept et quatorze ans. Une dénonciation, émanant certainement de voisins, va alors bouleverser la vie de la famille.
La première partie du roman relate de façon à la fois factuelle et intime le choc, la déflagration provoquée par cette convocation. Comme dans toutes les familles confinées dans un appartement, les parents ont bien sûr pu hausser quelquefois le ton, faire du bruit dans les parties communes, les enfants perdre patience, mais rien qui puisse justifier une telle mesure. La narratrice pense qu’il y a méprise et que l’entrevue avec les fonctionnaires des services sociaux va suffire à prouver que les enfants vont bien et que la vie peut reprendre son cours.
Mais les chapitres suivants vont nous montrer que le cauchemar ne fait que commencer : le coup de sonnette en début de seconde partie fait tout basculer et le roman prend une autre dimension. On n’est pas loin du 1984 d’Orwell lorsque le « cousin », un assistant social dépêché pour les surveiller s’immisce dans leur vie. D’abord le « cousin » leur rend visite à l’improviste, puis se procure la clé de l’appartement, prépare les repas, fait les devoirs avec les enfants et tisse une pseudo-complicité avec eux, dort dans le couloir, jette le chocolat, le saucisson, les chips, les cookies…jusqu’à la dépossession de l’intimité de chacun et l’effondrement psychologique de la mère.
En garde est né d’un événement réel survenu dans la vie de l’autrice puisqu’elle a été dénoncée par un appel anonyme au sortir du premier confinement. Elle nous embarque dans ce thriller domestique aux allures kafkaïennes porté par une plume incisive pleine de fougue et d’émotion. Se référant par instants à ses écrits précédents, elle décortique avec un humour acéré les ressorts d’un individu, d’une famille face à une société de plus en plus oppressante et injonctive.
« Ce ne sera pas de l’autofiction, ce sera de la vivisection.» p.12
« J’ai conservé […] un article […] signé Michaël Foessel […]. J’y ai stabiloté cette phrase qui me heurte et me hante sans doute à cause du conditionnel : « L’intime est la part de l’existence sur laquelle ni l’Etat, ni la société, ni la médecine ne devrait avoir autorité. » » p.143-144
« Il y a quelque chose d’exténuant à se savoir surveillé à chaque instant. » p.173
Compléments
• France Inter « L’invité de 7h50 du week end » - dimanche 28 janvier 2024
• France Culture « Les midis de culture » - vendredi 26 janvier 2024
• France 5 « La grande Librairie » - mercredi 10 janvier 2024
A emprunter à la bibliothèque
Découvrez les livres d'Amélie Cordonnier empruntables à la bibliothèque municipale de Dijon :