Diaty Diallo
Photo : Bénédicte Roscot
Diaty Diallo a grandi entre les Yvelines et la Seine-Saint-Denis, où elle continue d’habiter aujourd’hui. Elle pratique depuis l’adolescence différentes formes d’écriture : de la tenue journalière d’un Skyblog à quinze ans à la rédaction d’un livre aujourd’hui, en passant par la création de fanzines et la composition de dizaines de chansons. "Deux secondes d’air qui brûle" est écrit dans une langue de combat qui alterne les registres et les niveaux. De la colère littéraire qui se lit aussi à voix haute.
"Deux secondes d’air qui brûle" est sélectionné pour le prix du Livre inter 2023.
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Chronique : "Deux secondes d'air qui brûle"
Un roman paru aux éditions du Seuil en 2022
Une cité, des jeunes, des espoirs et une furieuse envie de vivre. Dans la cité, tout le monde se connaît ; grands-parents, parents, enfants. Les petits et grands tracas du quotidien, les petites victoires et les grandes, une fraction cosmopolite de l’humanité évolue dans la cité devenant au fil des pages le laboratoire d’un monde inconnu pour qui l’ignore.
C’est l’histoire d’une communauté hétéroclite confrontée à l’injustice. Issa, Chérif, Astor, Demba, Nil, tous les autres et Samy. Tous mènent leur vie entre leurs études, leurs boulots et les regroupements entre potes. Chacun veille sur chacune et chacune sur chacun. Les grands surveillent les petits plein d’énergie. C’est aussi le temps des amours de jeunesse, des préoccupations communes à tous les jeunes et… du zèle policier.
Alors que les plus grands organisent un barbecue sauvage dans la cité en pleine canicule pour fêter le diplôme de l’un des leurs, un contrôle inopiné de plus des forces de l’ordre dégénère. C’est la quatrième fois de la journée. Les jeunes craquent, les flics se sentent fort. Ils provoquent, ils poussent à bout, ils acculent. Les badauds arrivent, les parents s’en mêlent, crient à l’acharnement, rien n’y fait. Les fouilles au corps s’enchaînent, les lacrymos sont lâchées, la course poursuite commence. Samy, 15 ans, est tué par un coup de feu sur son scooter. Il n’a pas écouté les recommandations de son frère aîné lui intiaent de regagner leur domicile et de se mettre à l’abri pendant l’émeute, mais qui écoute les consignes à 15 ans ? Avec son ami, ils enfourchent un scooter, se rapprochent un peu trop, tentent de fuir la police les ayant pris en chasse. Trop tard.
C’est l’histoire trop banal des violences policières dans les cités. Un jeune perd la vie, la police n’est pas responsable. C’est l’histoire de jeunes qui ne veulent plus subir. Le cœur de la cité, c’est la pyramide. Lieu de regroupement. La ville a décidé de la détruire. Alors, pour répondre au meurtre de Samy et pour se réapproprier leur vie, le groupe d’amis décide d’enflammer la cité et de contrôler la pyramide. Ils se regroupent et se préparent pour le feu d’artifices final. Ils organisent une gigantesque fête des voisins, toutes les cultures sont représentées, la musique bat son plein puis, à l’aube, la pyramide est soufflée, explosée depuis son intérieur. C’est le dernier acte, « dispersé, le temple ; morcelé le mausolée », Deux secondes d’air qui brûlent.
En bonus, écoutez l'épisode 1 de notre podcast "Clameur(s), c'est vous qui le dites !" consacré à "Deux secondes d'air qui brûle" :
Compléments
A emprunter à la bibliothèque
Le premier roman de Diaty Diallo vous attend à la bibliothèque municipale de Dijon, au format papier ou numérique :