Elitza Gueorguieva
Photo : Aliona Gloukhova
Née à Sofia (Bulgarie), Elitza Gueorguieva vit depuis vingt ans à Paris. Après un master de création cinématographique à Lyon (2008) et un master de création littéraire (2015) à l’Université Paris-8 Saint-Denis, elle se consacre à des projets artistiques entre écriture et cinéma.
• Odyssée des filles de l’est, Verticale, 2024
• Les cosmonautes ne font que passer, Verticale, 2016
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Rencontre
● Avec Rose Labourie
● Animée par Elise Lépine
● Bibliothèque Colette
Dédicaces
● Dimanche 16
de 16h30 à 17h
● Librairie éphémère
Chronique : "Odyssée des filles de l'est"
Un roman paru aux éditions Verticale en 2024
C’est étonnant comme nous sommes en capacité de projeter un avis sur un livre que nous n’avons pas lu. Parfois on recule même à l’idée de l’ouvrir. Alors quelque chose de sidérant se passe : vous vous demandez pourquoi vous ne l’avez pas lu plus tôt. Et vous décidez que ce livre là, vous allez en parler autour de vous et l’offrir le plus possible ! Odyssée des filles de l’est est une tempête qui embarque tout sur son passage. Une tempête de rires, de rage, de liberté, de débrouilles, de désespoir mais aussi d’optimisme. Elitza Gueorguieva raconte les parcours de vie de Dora, prostituée contre son gré, et le sien, celui d’une étudiante venue en France pour s’émanciper. Un point commun : les préjugés tenaces sur « les filles de l’est », construction masculine, patriarcale, xénophobe et abjecte ! Nous sommes en France au début des années 2000 et l’autrice raconte avec un réel sens du burlesque « son intégration » à la république française. C’est l’occasion d’évoquer Rada, Lili, Quiche, Paf et les autres, la vie dans un squat. Les galères aussi et la misère vraiment pas moins pénible au soleil de France. Parfois une figure lumineuse se pense sur cette noirceur, c’est le cas de Chantal la géante au grand cœur qui fait le tour des prostitué.e.s sans papier. Elitza Gueorguieva fait rire et hurler de douleur en même temps. Les voix de Dora et la sienne se croisent, se répondent au cours de courts chapitres qui sont autant d’uppercuts. Parfois une pause avec une liste de ses merveilles ou des objectifs à atteindre. Et toujours ce cri proche du désespoir, ses mots cash et ses phrases tellement bien écrites.
Elitza Gueorguieva est bulgare, française, punk, « fille de l’est », artiste, camarade. Elle est surtout profondément humaine et sacrément douée.
« Tu penses alors à ta qualité principale qui te vient tout droit d’une éducation communiste : faire semblant. » p.14
« Dora venait brusquement de prendre conscience de son corps. Il allait devenir un lieu d’investissement. » p.35
« Tu préfères regarder plutôt qu’on te regarde. » p.112
« Pourtant, ce n’était pas pour archiver que tu cherchais tant à faire son portrait. Plutôt parce qu’elle était de celles que l’on ne montre pas. » p.161
Compléments
• France Culture – « Book club » - lundi 12 février 2024
• France Culture – « Le regard culturel » - lundi 29 janvier 2024
• France inter – « Nouvelles têtes » - mercredi 17 janvier 2024
A emprunter à la bibliothèque
Découvrez les livres d'Elitza Gueorguieva empruntables à la bibliothèque municipale de Dijon :