Gaëlle Obiégly
Photo : Virginie Perocheau
Gaëlle Obiégly est née à Chartres, a grandi en Beauce et a vécu quelques années à New York. Elle est écrivaine, critique pour la littérature étrangère et fut pensionnaire de la Ville Médicis. Elle a étudié l’histoire de l’art à l’Université de Paris IV et entamé des études de russe à l’Inalco. Son expérience littéraire démarre au début des années 2000 avec un premier roman édité par les Éditions Gallimard qui témoigne de son intérêt pour la littérature russe. Gaëlle Obiegly a l’art de poser sur le monde un regard joyeusement décalé permettant d’interroger le sens de nos vies..
• Sans valeur, Bayard, 2024
• Totalement inconnue, Bourgois, 2022
• Une chose sérieuse, Verticales, 2019
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Rencontre
● Avec Max De Paz
● Animée par Sarah Polacci
● Bibliothèque Colette
Dédicaces
● Dimanche 16
de 12h à 12h30
● Librairie éphémère
Chronique : "Sans valeur"
Un roman paru aux éditions Bayard en 2024
Un matin à Paris, partie pour son jogging matinal, la narratrice rencontre un « petit tas d’ordures ». Cette rencontre va entraîner une quête, des réflexions sur soi et les autres et ce récit assez inclassable de Gaëlle Obiégly. Car la narratrice c’est elle et ce « petit tas » devient un habitant à part entière de son appartement qu’elle va devoir bientôt quitter, l’ancienne usine de luminaires (squattée et rénovée) dans laquelle elle s’est installée vivant ces derniers jours avant de devenir un hôtel de luxe…
Chaque objet de ce petit tas d’ordure va être découvert, presque amoureusement d’ailleurs, et va être tout à la fois le prétexte pour imaginer la vie de son ancien propriétaire et le prétexte pour évoquer les questionnements de la narratrice. Qu’est-ce qui a de la valeur pour soi ? Pour les autres ? Quelle est la différence entre une archive et une ordure ? Et de quoi témoigne ce fameux « petit tas d’ordures » ? C’est peut-être cela la question centrale : finalement la valeur des choses n’est-elle pas attribuée à posteriori et souvent par d’autres que soi ? Un drôle d’inventaire d’ailleurs que ce tas : des photographies (étonnamment familières et étrangères), un ticket de PMU, des cartes postales, des ordonnances et des livres enfin plutôt des journaux : celui d’Etty Hillesum et celui de l’ex propriétaire du « petit tas d’ordures ». Et tout doucement le « petit tas » s’incarne dans quelque chose que la narratrice cherche à fuir. Jusqu’à la séparation finale.
Gaëlle Obiégly explore, décrit, écrit, évoque finalement ce qu’est l’acte d’écrire – et à quoi sert la matière qui n’est pas publiable – et dresse son portrait intime et sentimental qui est tout sauf sans valeur.
« (…) il y a toujours un partage pour deux choses semblables entre le sale et le sublime. Entre ce qui est sans valeur et ce qui vaut quelque chose. Entre ce que l’on rejette et ce que l’on chérit. » p.38
Compléments
• France Culture « Affaires culturelles » - vendredi 16 février
• France Inter « Grand Canal » - mardi 23 janvier 2024
• France Inter « L’édito culture » - mercredi 10 janvier 2024 (à partir de 1 min 51)
A emprunter à la bibliothèque
Découvrez les livres de Gaëlle Obiegly empruntables à la bibliothèque municipale de Dijon :