Johanne Rigoulot
Photo : Chloé Vollmer-Lo
Scénariste et écrivaine, Johanne Rigoulot est née à Chalon-sur-Saône. Il lui arrive d’explorer la matière des faits divers dans des livres hybrides.
• Une fille de province, Les Avrils, 2023
• Un dimanche matin, Edition des équateurs, 2019
• Bâti pour durer, Fayard, 2012
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Rencontre
● Avec Guillaume Nail
● Animée par Cathia Engelbach
● Bibliothèque Colette
Dédicaces
● Dimanche 16
de 15h à 15h30
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Chronique : "Une fille de province"
Un roman paru aux éditions Les Avrils en 2023
Johanne vit à Paris et a quitté depuis longtemps son Chalon-Sur-Saône natal.
Et puis un fait divers la rattrape : l’assassinat d’une octogénaire par quelqu’un qu’elle a connu, enfant. Alors Johanne va faire des allers-retours entre le passé et le présent, entre Paris et la Province et partir sur les traces de Sara, la copine meurtrière. Cela va être l’occasion d’évoquer des époques et de dresser un portrait de la société et d’elle-même également. La narratrice est née du bon côté de la ville, pas Sara. C’est le hasard du lieu d’habitation de la nourrice adorée qui leur permettra de se rencontrer à l’Ecole des Charreaux. A la séparation des parents de Johanne, celle-ci quitte l’école populaire pour un établissement plus « bourgeois » et elle ne reverra plus jamais Sara. Le souvenir qu’elle garde de cette petite-fille tranche avec le portrait fait de la meurtrière qui a commis un crime atroce. Comment en est-on arrivé là ? Et c’est cette enquête que Johanne Rigoulot mène. Elle interroge une société qui ne protège pas les plus faibles et où la précarité sociale, culturelle et économique dresse des barrières infranchissables. Où les médicaments en surnombre sont une réponse aux abus subis. Où les cris silencieux ne sont pas entendus. Où les petites filles sont déchiquetées par des loups au sein même de leur famille. Le déterminisme social est bien réel même si certaines personnes arrivent à s’en affranchir. Ainsi la trajectoire de Sara est mise en parallèle de celle de Rachida Dati, issue de ces mêmes ville et quartier. Johanne Rigoulot fouille, interroge et réhabilite Sara ou en tout cas donne à comprendre l’engrenage fatal qui a conduit à la mort d’une vieille dame. Ce livre, très bien écrit, est sans voyeurisme, aucun. Johanne Rigoulot se livre beaucoup dans ce livre et c’est son regard, intime et singulier, qui permet de mêler toutes les « histoires » : la sienne, celle de sa famille et Sara. Ce livre pose la question de la responsabilité et du fait que les pauvres, souvent, ne laissent pas de trace. Un coup de poing nostalgique et salutaire !
« C’est facile de fabriquer des monstres, il suffit de cultiver la souffrance. » p.102
« En musique la dissonance procède d’une rupture. (…) Les faits divers sont ces contretemps dans nos vies. Ils forment cette note inattendue apte à faire basculer le quotidien dans le hors-norme. » p.140
Compléments
A emprunter à la bibliothèque
Découvrez les livres de Johanne Rigoulot empruntables à la bibliothèque municipale de Dijon :