Max De Paz
Photo : Francesca Mantovani
Né en 2002, Max De Paz vit et travaille à Paris, où il termine des études de philosophie et sciences sociales à l'Ecole normale supérieure Paris-Saclay.
• La manche, Gallimard, 2024
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Chronique : "La manche"
Un roman paru chez Gallimard en 2024
Le narrateur est clochard. Pas SDF ou sans abri comme il le dit lui-même parce que cela édulcore trop la réalité. Il décrit sa crasse, le regard des passants et passantes, les relations qui se jouent sur chaque bout de trottoir. Il est jeune aussi et ce qui l’a poussé sur ce trottoir lui fait toujours aussi mal. Il raconte son histoire, la longue descente aux enfers de son frère Jonas qui s’essaye à différentes addictions, leur mère tentant de l’aider et le soigner. Jusqu’au jour où de maison il n’y en aura plus et où l’engrenage qui va le conduire à poser sa tête sur le bitume pour la première fois va se poser. Heureusement que les potes de misère et de rue Moussa et Tamas sont là. Il y a Philippe aussi le clochard intello. Et Elise qui va faire une entrée fracassante dans sa vie. Pour le meilleur et pour le pire…
Max De Paz signe un premier roman très bien écrit qui se lit d’une traite. Au-delà des difficultés à vivre dans la rue, il réussit à nous faire palper l’ennui d’une journée où vous trainez d’un endroit à l’autre. La faim, la saleté, l’impression de ne plus exister et surtout le fait que même à la rue certains et certaines sont encore plus misérables que d’autres. Il jette une lumière crue sur les interactions qui se jouent entre celles et ceux qui font la manche et celles et ceux qui donnent. Rarement de manière désintéressée ! Et puis tous les clodos ne se valent pas : dans la rue comme partout il y le bon clochard et le mauvais qui n’est pas blanc en général. Si ce livre nous montre une face assez peu glorieuse de l’humanité, il a le mérite de réveiller les consciences. Et de nous rappeler que plus personne ne doit dormir dans la rue…
« Il dit que l’espoir est la pire des raclures pour les gens comme nous. » p.12
« Les clochards qui lisent, ça fait toujours bander les riches car c’est poétique vous comprenez. » p.13
« Je préfère dire les choses comme elles sont : on est des clochards et c’est comme ça, pas besoin de se cacher derrière des mots plus tendres comme « SDF » ou « sans-abri ». » p.18
« eh bien la voilà la plus grande crasse : devoir choisir entre soi-même et l’autre quand l’autre est misérable à en pleurer. » p.47
Compléments
• France Inter « L’invité de 7h50 du week end » - dimanche 28 janvier 2024
• France Culture « Les midis de culture » - vendredi 26 janvier 2024
• France 5 « La grande Librairie » - mercredi 10 janvier 2024
A emprunter à la bibliothèque
Découvrez le livre de Max De Paz empruntable à la bibliothèque municipale de Dijon :