Syracuse

Après une rupture amoureuse, une journaliste trouve refuge dans un village niché entre une falaise d’ocre et un étang (l’étang de Berre ?). La vie y est extraordinaire mais la centrale hydroélectrique toute proche l’asphyxie.

Une nuit de canicule, la narratrice se réveille, le réel vacille et dans son insomnie elle s’identifie à la faune à fleur d’eau (le milieu aquatique est omniprésent dans le roman) en « absorbant » la lagune dans une sorte de mimétisme avec la nature environnante.

Qu’attend-elle de cette vie loin de la ville ? Elle côtoie François, un pêcheur veuf amoureux d’elle qui l’appelle « ma fille », qui lui offre des couronnes de ruines de Rome à chacun de ses anniversaires mais dont elle refuse les sentiments ; Youssef, un éleveur de canards, Marie, sa femme, qui élève un paon mystérieux et prédit l’avenir dans les cartes, elle qui a engagé une course contre la montre avec l’étang pour savoir qui des deux disparaîtrait le premier ; Babeth, propriétaire d’un commerce d’articles de pêche et point relais colis qui se baigne nue dans l’étang.

Et puis il y a Jean, employé à la centrale, marié à une fille du village dont elle choisit « d’être folle…, de sa peau que le soleil irradiait, aussi jaune que son regard » mais qui lui ne veut/peut pas l’aimer.

Mais cette aventure lui prouve que la vie est là, que la sexualité existe encore, elle lui offre une nouvelle respiration pour « faire avec » les cicatrices du passé.

Etrange roman inclassable, sensible et poétique, drôle aussi, tout à la fois réflexion sur la féminité, l’amour, la nature, entre désastre et sublime.